Cynthia Ghorra-Gobin, géographe et urbaniste, a un double parcours universitaire français et américain.
Directrice de recherche émérite CNRS-CREDA et rédactrice en chef de l’Information géographique, elle s’intéresse à la ville et ses transformations dans le cadre de la vie politique locale. Parmi ses nombreuses publications, citons Los Angeles, le mythe américain inachevé qui démontre le choix de la maison individuelle et du jardin comme fondement de l’American Way of Life. Les deux éditions du Dictionnaire critique de la mondialisation incluant cinquante chercheurs soulignent le caractère multidimensionnel de la mondialisation en différenciant les processus de mondialisation, globalisation et planétarisation. Son ouvrage la métropolisation en question reposant sur une comparaison entre l’historiographie francophone et anglophone, insiste sur la dimension spatiale du processus de métropolisation.
skyscraper.hypotheses.org reflète le travail de veille scientifique menée par Cynthia Ghorra-Gobin sur la ville et sa transformation en « espace métropolitain » (incluant le périurbain). Si comme l’écrivait le géographe Jean Labasse « comme tout être vivant, la ville ignore la stabilité » (1982), il importe d’aller au-delà de la dimension morphologique pour y inclure les répercussions dans la vie politique. A partir d’un travail de terrain (entretiens) et de l’historiographie relevant des études urbaines, il s’agit tout autant de diffuser de récentes informations scientifiques sur le devenir de l’urbain et de ses habitants face au changement climatique que de proposer en regard de celles-ci, de nouvelles hypothèses de travail. L’objectif consiste à enrichir la théorie urbaine et à contribuer au débat sur la territorialisation de l’action publique.
Aussi les billets ont pour objectif :
(1) de noter et de décrire les changements observés au niveau du paysage urbanisé suite à des politiques publiques (densification de la construction en vue de la sobriété foncière ; création d’espaces verts pour renaturer la ville et réduire les ilots de chaleur ; recherche d’une mobilité alternative) ayant pour ambition de proposer une trajectoire de ville soutenable, c’est-à-dire assurer la résilience de ses habitants sur le mode de l’équitabilité.
(2) de dépasser la critique traditionnelle à l’égard des politiques urbaines relevant de l’attractivité territoriale qualifiées de ‘néolibérales ‘ en raison de l’accroissement des inégalités sociales, spatiales et environnementales, de donner sens à trois notions différenciées (ville mondialisée, ville globalisée et ville planétarisée, Dictionnaire critique de la mondialisation) et ainsi répondre à l’urgence politique, c’est-à-dire la transition écologique et solidaire
(3) de rappeler la multidimensionalité des processus de métropolisation pour insister sur l’ampleur de sa dimension spatiale indissociable d’un bouleversement concernant le territoire national ainsi que l’acquis de compétences des élus locaux pour affirmer la légitimité de l’échelon métropolitain en vue d’assurer la territorialisation de la planification écologique et solidaire et l’intérêt d’imaginer les modalités de l’Aménagement du territoire.
Excellent work!